mercredi 30 janvier 2013

Heudicourt-sous-les-Côtes (55) : à la recherche du cimetière perdu

Un billet avec de cartes postales anciennes car je n'ai pas de photos à montrer, vu que le cimetière allemand d'Heudicourt, je ne l'ai pas trouvé.

Inauguration ?



Intriguée par ces images, je souhaitais voir à quoi il ressemblait. Je n'en avais trouvé aucune trace ni mention sur Internet, muet sur le sujet.
Dans le village, il n'y a aujourd'hui qu'un cimetière civil un peu à l'écart, où je ne suis pas allée : la route qui y conduit n'était pas dégagée et passablement verglacée, j'y retournerai.

Pendant la première guerre, Heudicourt était sur le côté Est du front, en zone allemande. C'est dans "le saillant de Saint Mihiel" dont les combats ont eu lieu en 1914/15. Les Allemands stoppés devant Troyon n'ont pas pu isoler Verdun par le sud. Le front s'est stabilisé et le secteur n'est libéré qu'en 1918 avec l'aide des troupes canadiennes.

Ces deux carte montrent les vicissitudes de l'église "Saint-Germain d'Auxerre construite en 1777, restaurée en 1892, détruite au cours de la première guerre mondiale puis rebâtie à l'identique dans les années 1920" nous apprend Wikipédia.


Avant 1906

Pendant la guerre de 1914/18

On peut penser que le clocher a été détruit lors des combats du Saillant, mais que l'église a été détruite à la libération en 1918 ?

On voit qu'avant la guerre, le cimetière se trouvait autour de l'église comme souvent autrefois dans nos villages. Rien d'étonnant à ce que de nos jours, le cimetière ne soit plus à cet endroit mais à l'extérieur du village. Le nouveau est-il à l'emplacement du cimetière militaire allemand ? Mais alors, où sont les soldats et le monumental lion portant l'inscription "DEUTSCHE SOLDATENGRÄBER 1914-15" ?

A t-il explosé sous les bombardements, comme l'église ? A t-il été déménagé et fusionné avec un autre du secteur ?


Cimetière militaire allemand de Thiaucourt-Regniéville (54)

Donc, on s'est battus avec acharnement dès 1914 dans le saillant de Saint Mihiel. Alors, bien sûr, des morts, il y en a eu. Beaucoup. Trop ! parce que de toutes façons, les p'tits gars envoyés à la boucherie, dans la majeure partie des cas, ils n'avaient aucune chance de s'en sortir vivants.
Des Français, bien sûr, mais pas moins d'Allemands auxquels se sont ajoutés des Canadiens en 1918.
Du coup, ça a fait jaillir de nombreux cimetières militaires de part et d'autre du front.
J'ai déjà fait un article sur la nécropole française de Flirey mais là, pour la première fois, je suis entrée dans un cimetière militaire allemand, en l'occurrence celui de Thiaucourt-Regniéville.

Bien que localisé sur la carte, on ne l'a déjà pas trouvé tout de suite, le fléchage dans Thiaucourt en étant bien discret.
Il faisait froid et il y avait une belle couverture de neige où de rares traces de pas trahissaient une visite récente sur une ou deux sépultures. Des traces de renards aussi, intruses, incongrues.
Les croix noires métalliques sont très espacées et çà ou là, entre elles, des stèles juives sont comme rapportées, placées un peu n'importe où à côté d'un compagnon d'infortune désigné au hasard. Il y a aussi des croix en pierre sans que j'aie pu comprendre pourquoi certains avaient droit à la pierre et d'autres pas. Peut-être une discrimination par le grade qui n'existe pas dans les nécropoles françaises où tout le monde a le droit à la même peinture blanche sur les mêmes croix en béton.
De beaux grands arbres dispersés y déployaient leurs silhouettes noires sur le ciel blanc.

Le cimetière étant ancien, il y a des tombes en pierre sculptée, toutes différentes, datant de la guerre 1870 et même quelques français, fraternisant au delà de la mort avec leurs anciens ennemis.

Un ossuaire renferme des corps allemands non identifiés et un mémorial porte les noms des disparus

Au total, il y a ici 11685 soldats.

Une tentative d'explication au fait que les croix des soldats allemand soient noires : sur ce blog.

Il se dégage de ce cimetière une grande émotion, accentuée par la couleur des croix, leur dispersion, parce que ces hommes sont loin de leur patrie, qu'ils sont sur le territoire autrefois ennemi et qu'en plus, vu qu'ils étaient les vaincus, ils ont été accusés d'être responsables de toute la barbarie de la guerre. Comme si le fait d'envoyer nos gosses à l'assaut au corps à corps n'était pas déjà en soi de la barbarie ?










mardi 29 janvier 2013

Coq et clocher : Regniéville (54)

Pour enchainer sur le message précédent : Regniéville, village détruit lors du saillant de Saint-Mihiel (1914/15) ne sera jamais reconstruit. Une chapelle est édifiée sur les restes de l'ancienne église.

(Internet est totalement muet sur cette église.)





Ajout : le patron de cette église est saint Firmin. Un peu de lecture sur les choix de construction après 1918 ici.

lundi 28 janvier 2013

Coq et clocher : Thiaucourt-Regniéville (54)

Église Saint-Remy de Thiaucourt

Construite en 1732 :

Fortement endommagée en 1918 :


Reconstruite vers 1920 avec un clocher hésitant entre le style art nouveau et le style art déco. Le village devient alors Thiaucourt-Regniéville, Regniéville, village "mort pour la France", n'étant pas reconstruit. Il y a encore l'église.











dimanche 27 janvier 2013

Grues cendrées

Les grues - Grus grus - migrant vers le Portugal ne faisaient autrefois que passer dans le couloir au-dessus de nos têtes. Depuis la mise en eau du lac de Der (1974), certaines d'entre elles passent l'hiver dans la région.
S'il n'y en a pas autant en Lorraine qu'en Champagne, les rives du lac de Madine constituent un dortoir qui leur convient, et les champs et prés alentours leur apportent de quoi se sustenter.
Ce troupeau de plusieurs centaines (de milliers ?) paissait paisiblement un chaume de maïs sous la neige, le long de la route entre Apremont-la-Forêt et Gironville-sous-les-Côtes (55). Les automobilistes de passage s'arrêtaient pour contempler le spectacle - sonore, car ça faisait du bruit- sans que cela les effraie. Le passage d'une moto a néanmoins provoqué un envol général, magnifique !
Exceptionnellement ce jour là, nous n'en avons vu aucune entre Ménil-la-Tour et Essey-Maizerais où l'on en voit fréquemment chaque hiver.
Peut-être que la quarantaine d'individus venant du nord qui sont passés lundi dernier au-dessus de mon village avaient rejoint ce groupe ?





(Photos du 26 janvier 2013)

vendredi 25 janvier 2013

Rue des Moutons - Rue du Terreau (Toul)

Deux rues anodines dans le vieux Toul où on n'a pas beaucoup de raisons d'aller mais qui ont l'avantage de ne mettre aucun fait ou personnage militaire à l'honneur. Ce sont les rues les plus étroites de la ville.
La rue du Terreau débouche dans la rue Gengoult presque en face de la rue Sonaire dont il a été question dans un billet précédent.
La rue des moutons se trouve non loin de la rue de la Monnaie dont il a été question dans un billet plus ancien.





Rue de la Légion Étrangère (Toul)

Un clin d'œil à Mister Jones, qui m'a bien piégée avec son numéro 6 !

La rue de la Légion Étrangère fait suite à la rue Keller du billet précédent et passe sur le côté de l'Ecole Moselly et se termine rue de la République. L'inspecteur d'académie et les instits y logent en face des pompes funèbres dans un bâtiment d'époque et de style de la reconstruction. Pourtant, le quartier n'a pas été directement touché que je sache, ni en 40 ni en 44. Peut-être qu'on a simplement profité d'avoir un architecte sous la main ?

Au numéro 4, l'école primaire Moselly avec son bâtiment imposant est un peu particulière, accueillant des élèves handicapés et des élèves en difficulté.









Rue Keller, rue Navarin (Toul)

A l'angle des deux rues(*), ce beau bâtiment fut un mess, foyer, centre social... Je ne sais pas comment on appelait exactement ce lieu réservé aux officiers et à leurs familles. Quoi qu'il en soit, c'est à l'abandon depuis pas si longtemps et on n'a même pas (en principe) le droit de s'installer sur le parking... pourtant, il suffit juste de lever la barrière, mais motus, je n'ai rien dit : terrain militaire, défense d'entrer !



Photos prises mi-novembre. Depuis, les fenêtres on été bouchées avec des parpaings. Et pendant ce temps,il y a des SDF qui dorment on ne sait trop où !

(*) Paul Keller était notaire. Résistant, il est fusillé en 1941.
Navarin, c'est une bataille navale en 1827 à laquelle participa le vice-amiral et comte de Rigny bien connu des collégiens toulois.

Pour les noms des rues, comme d'habitude, je vous conseille de feuilleter Études Touloises.




jeudi 24 janvier 2013

Rue Sonaire (Toul)

Petite rue sinueuse reliant Saint Gengoult et la rue... d'un général éponyme. La rue, pas très reluisante il faut le reconnaitre, a gardé son cachet médiéval préservé grâce à un pavage esthétique.

Elle doit son nom aux sauniers qui y faisaient commerce ou trafic du sel. Elle est associée à une légende qu'on peut lire dans le n° 131, article 4 d'Etudes Touloises, digne du Graoully de Metz, mais je crois que j'en ai déjà parlé ici.






mercredi 23 janvier 2013

Qui s'y frotte s'y pique (220)

Le chardon emblématique de Nancy vu par Longwy.


Merci à POP9 pour cette  photo.