vendredi 29 mai 2009

Pierre-la-Treiche et la Moselle

Impossible de dissocier l'histoire du village de la présence de la Moselle.
A première vue, on se demande bien pourquoi diable un village comme Pierre-la-Treiche s'est installé au nord et qui plus est sur des terres inondables !

En fait, à l'origine, le "village" était plus haut, sur une terrasse alluviale plus ensoleillée, située à une trentaine de mètres au-dessus de la rivière. Clairière au milieu de la forêt. L'abondance de "trésors" : outils, poteries et le squelette mérovingien exposés au musée de Toul, trouvés au lieu-dit "le cercueil", témoignent de cette origine.

Puis la rivière devint une ressource économique et les pêcheurs s'installèrent juste en-dessous, dans de toutes petites maisons semi-troglodytiques dont certaines sont encore habitées. Un toit d'une simple pente, trois murs et la falaise fait le reste.

Ensuite, la rivière est devenue un moyen de communication de plus en plus important : canalisation au 19ème, mise à grand gabarit vers 1974. Et le village s'est encore rapproché de la rivière, progressant aussi petit à petit vers l'ouest.
Pierre devint une étape pour les mariniers qui pouvaient y trouver "foin, paille, avoine" pour leurs chevaux, ainsi qu'une petite piquette pour rafraîchir leur gosier dans des troquets qui ne sont plus que lointains souvenirs.
Petit vin du cru : il y avait des vignes à Pierre-la-Treiche, exposées plein nord !

Exit les chevaux et le vin aigre. On (=les frères Mourlon) se mit à construire des péniches en bois dans deux cales sèches, au lieu-dit "le quart de sable". Il ne reste plus que l'ombre du chantier de bateaux. On (le VNF d'alors) construisit des moteurs de péniches dans une usine à côté de l'écluse 52.

Un quai de chargement situé entre le village et la Rochotte permettait d'embarquer le calcaire arraché au plateau. Destination les usines Solvay, à Dombasle.

La Moselle n'avait pas même la reconnaissance du labeur des villageois et encore moins de leur habitat. Régulièrement, elle sortait de son lit. Mais le Pierrat ne s'avoua jamais vaincu, construisit une digue, que la rivière, emporta en 1947, obligeant les habitants à se déplacer en barque dans les rues, et d'entrer par ce moyen par la fenêtre de leurs logis.
Rehaussée la digue !
Combat inégal ? Le Pierrat espère que la baisse de 7 m du niveau depuis la mise à grand gabarit le protègera. Pourtant en 1983, année de la dernière alerte sérieuse, l'eau de la rivière est venue lécher les premières maisons du village et, en octobre 2006, les petits poissons sont venus mourir en grand nombre dans les flaques laissées sur les berges de la rivière après la décrue.

Sur la rive droite, côté soleil, les grottes n'ont jamais accueilli aucun homme préhistorique.
Le restaurant Beaurivage est une halte gourmande bien sympathique, mais la canalisation a détruit le caractère bucolique de son environnement. Disparus le plongeoir et la baignade. Disparu le barrage. On ne joue plus au pirate ou au conquistador en abordant l'ile du Zill également engloutie.
Les chalands qui passent sont de grosses péniches, lourdement chargées de ferraille qu'elles emmènent à l'usine de "Neuneu". On entend de loin le ronflement régulier de leur moteur, luttant sans peine contre le courant qu'elles remontent. Et quelques bateaux de plaisance battant pavillon Belge, Allemand ou Hollandais, d'où l'on vous fait coucou au passage, alors que vous vous promenez sur un chemin de halage trop nu.

Pierre-la-Treiche sans la Moselle ? C'est i-ni-ma-gi-nable !


Vers l'est





Vers l'ouest









Beaurivage (rive droite...)



Le pont





Bufo secs

La vie est dure pour le Bufo bufo ! Cette année, le froid qui a persisté plus longtemps que d'habitude puis la relative sécheresse lui ont été préjudiciables ! Car il lui faut de l'humidité pour se déplacer la nuit, quand, épuisé par un long hivernage, il sort de sa cachette pour aller pondre dans l'étang ou la Moselle !
Ils étaient donc particulièrement ramollos, cette année ! L'hécatombe fut dramatique et le taux de momifiés élevé.

(13 avril 2009, dans ma rue)

lundi 25 mai 2009

Burniqueville

Lupa cherchait une fleur. Nous avons pris au départ de Montigny-les-Vaucouleurs un chemin sans doute praticable en 4X4, que l'on a hésité à prendre avec notre belle auto citadine bien propre, mais qu'il fut bien plus agréable d'emprunter à pied.
Le chemin longe d'abord un bois, puis se trouve au beau milieu des champs. Au centre du vallon coule le Ru Nicole. Nous avons traversé les champs et récupéré au passage quelques poux de bois. Lupa cherchait dans la forêt, le long d'un des affluents du Ru, l'Epipactis muelleri qu'il ne trouva pas ce jour là.
Nous sommes revenus sur le chemin pour nous diriger vers une construction solitaire qu'on voyait au loin, un peu plus bas dans le vallon.



À un moment, celui-ci devient une belle allée bordée de très vieux tilleuls et se termine en impasse dans des ruines ou plutôt dans un tas de gravats.








Seule, la bâtisse que l'on voit de loin est en bon état. Nous pouvons déduire de la girouette et de la potence située à côté que cet édifice sert d'abri de chasseurs. Cet édicule de base carrée, sans fenêtre, est remarquable par son toit à 4 pentes couvert des si jolies tuiles "violon" comme on en trouve sur certains lavoirs du sud meusien.
Nous avons contemplé la mare, un peu fouiné dans les gravas, sans rien trouver de très particulier avant de rejoindre la voiture par le vallon inondé de soleil.



Mais comme on trouve tout sur internet….

Nous avions découvert les ruines de Burniqueville dont le site est bien distinct sur GéoPortail.

L'histoire : Rachel d'Ourches épouse vers 1615 Médard de Marchéville dit Le Royer. En 1626, ils construisent la chapelle dite de Sainte Restitude. De cette chapelle, construite en 1626 au lieu-dit Burniqueville, il ne rester rien quand elle sera transformée en ferme aux 18ème et 19ème siècles. La ferme a abrité la faïencerie de Vaucouleurs au 19ème siècle. Le bâtiment est décrit à l'inventaire des monuments historiques en 1994.
Mais pourquoi n'en reste-t-il rien ?
On retrouve les traces d'un jugement en cassation datant de 2001, l'histoire n'est pas claire ! Usurpation de bail ? En 2004, Monsieur et Madame Richard Moulin, propriétaires de la ferme, y obtiennent un garde-chasse et pêche particulier ! (Recueil des actes administratifs de la préfecture de la Meuse, 20 janvier 2005.

Pourquoi la ferme a-t-elle a été rasée depuis au point qu'aujourd'hui il n'en reste rien ? On connait sans doute l'histoire au village. Il serait intéressant d'y enquêter, à défaut, d'en imaginer une histoire rocambolesque ou romanesque.

mercredi 20 mai 2009

Pierre-la-Treiche derrière les arbres



Le clocher du village, quand il ne se cache pas derrière les poteaux électriques, il lui arrive de se cacher derrière les arbres !

Liverdun : "Échappée insolite" (17 mai 2009)

Belle ambiance, au Domaine des Eaux Bleues, grâce à la Compagnie Azimuts.
Des petits personnages qui s'agitent un peu partout au son borborythmique et jazzy d'un saxo. Un accord son-image-ambiance-parfait.





mardi 19 mai 2009

Invitation : "Flore protégée de Pierre la Treiche"

Présentation d'un diaporama, mairie de Pierre la Treiche dans la salle du conseil, samedi 23 mai 2009 à 21 heures….
Enfin, tout est écrit dessus :

samedi 16 mai 2009

La tour, encore !



En attendant l'ouverture des galeries Poirel, ce matin, avant l'exposition Louis Majorelle. Très belle exposition d'ailleurs, où l'on découvre (car c'est moins connu que sa face Art Nouveau) que ses ateliers ont fait beaucoup de meubles dans le style Art Déco.

vendredi 15 mai 2009

Une jolie vache…

La plus belle, c'est la Vosgienne.






Monsieur (qui n'est plus tout à fait monsieur) s'appelle Bonhomme… Il n'est, parait-il, pas très commode et depuis qu'on l'a opéré, il regarde ses roustons se dessécher lentement ! Il est brun : c'est autorisé !


Madame à côté s'appelle Lomée.


Et le petit… attaché ! (Photo Lupa)

mardi 12 mai 2009

Nostalgie ?


En fait, nous allons à très peu de brocantes, mais celle de Lucey est incontournable pour tout bon Toulois qui se respecte !
Malgré quelques nuages, le soleil a daigné illuminer les stands nombreux et variés. Vu le nombre de paquets aux bras des gens que nous croisons à notre arrivée, il a dû s'y faire des affaires !








Je vous présente Georges Petitcollin, né à Etain, dans la Meuse, au milieu du siècle dernier. Probablement un peu plus vieux que feu mon Michel qu'il ne remplacera pas vraiment, disparu dans la tourmente d'un quelconque déménagement.

Nostalgie du passé ? Sentimentalisme ? Enfantillage ? Bah, peut-être les trois mais je n'en n'ai pas honte. Et puis, la nostalgie du passé, elle vous prend un jour alors que vous ne l'attendiez-pas, que vous croyiez être vacciné. C'est pour cela que je conserve soigneusement Doudou-raplapla, Gaston et Caillou dont LEA m'ont laissé la garde, certaine qu'ils changeront un jour d'avis !

Quand vous devez gérer votre héritage familial, le tri est difficile et vous vous surprenez à conserver tout un tas de choses, qui vont vous encombrer, parce qu'elles vous rappellent des souvenirs intimes et personnels.

Georges a quitté le velours de la bergère de Maman (le chat n'y aurait plus eu assez de place pour sa sieste) où je l'avais d'abord placé pour s'installer sur la laque du petit meuble chinois de même provenance, bourré de vieux "bibliothèque rose" et "Nelson".

lundi 11 mai 2009

En forêt entre Sexey et Pont-Saint Vincent !


Le vallon Sainte Anne est bien joli. On tourne à gauche non loin après la chapelle pour accéder aux sources, pétrifiantes. Mais quelle horreur : l'une d'elle est captée par un bout de tuyau en PVC made in Casto-ya-tou-s-qui-fô qui conduit l'eau dans une baignoire en fonte ! Mais diable, que fait la Société Protectrice des Sources ?



Plus bas, le ruisseau Sainte Anne, clair et limpide, chante sur les cailloux au milieu de belles colonies d'ail aux ours qui embaument. Peut-être qu'elles parfument les éventuels champignons qui poussent au pied des frênes ?





Puis le chemin (glissant après la petite pluie du matin) monte lentement le long d'une triste parcelle d'épicéas. On accède au plateau au dessus de Viterne, au niveau d'une pelouse sèche.
La pluie (qui ne devrait pas arrêter le pèlerin) se met à tomber plus dru et nous incite à faire demi-tour au niveau d'une borne déracinée, gravée d'une fleur de lys royale ! Nous n'irons pas jusqu'au plateau de Pont Saint Vincent.

Sur la descente finale assez raide qui boucle le circuit au niveau de la pêcherie, je me remémore avoir pris, avec mon moniteur de pédologie, ce chemin creux pentu avec une 4L ! Celle du centre du CNRS ! L'était gonflé, le Michel ! Mais il y a prescription : c'était il y a une quarantaine d'années. Ce ne serait d'ailleurs plus possible puisqu'il y a maintenant une barrière au travers du chemin.
J'arriverai à la pêcherie bien crottée, en maudissant les quads qui ont dégradé les sentiers en y creusant des ornières boueuses.



Les Gimeys : on y accède depuis Sexey par une étroite route parsemée de nids de poules ; le mauvais chemin qui la prolonge mène à Bicqueley, via la Deuille.
C'est une ferme isolée, dans une grande clairière où les champs de blé ondulent harmonieusement sur le plateau. (Il n'y a pas que sur le Barrois meusien !) Il y a des petits moutons qui gambadent dans un verger et de grosses vaches blanches qui ruminent tranquillement dans de vertes prairies. Et une forte odeur de colza...



Mais quoi qu'on en dise et qu'on en pense, le colza met de la lumière dans un paysage quand le ciel est assombri par de gros nuages bas !