samedi 31 janvier 2015

Lavoir de Laneuville-au-Rupt

Ô, souvenirs du lavoir du village de mon enfance ! C'était un petit lavoir banal, sans ornementation. Même si nous sentions bien que nous n'y étions pas particulièrement les bienvenues, il nous arrivait d'oser y pénétrer. Domaine des femmes, des ragots et des cancans, certaines discussions n'étaient pas faites pour nos chastes oreilles de petites filles !
Les femmes lavaient leur linge sale dans la même eau savonneuse et blanchâtre du bassin aval. À genoux dans le "carrosse" en bois, sorte de caisse à trois côtés, manches retroussées, penchées en avant dans une position inconfortable, elles tapaient bien fort le linge qu'elles avaient préalablement frotté avec un cube de savon de Marseille, avec le plat du battoir, sur le rebord incliné du lavoir. Les "plac-plac" sourds retentissaient à l'unisson. Le rinçage se faisait dans l'eau claire du bassin le plus proche de l'arrivée d'eau, plus petit. L'eau était froide, surtout en hiver ! Madame Bérien, une femme joviale aux cheveux gris noués en chignon sur la nuque, faisait la laveuse pour les ménagères qui acceptaient de payer pour que quelqu'un d'autre fasse la corvée à leur place. Elle arrivait avec sa brouette sans ridelles chargée de deux lessiveuses dans lesquelles elle avait fait bouillir le "blanc" qu'on lui avait confié la veille. On lui réservait en général le gros linge. On se prêtait main forte, à deux, pour torde les grosses pièces ! Bien essorées, il n'y avait plus qu'à les étendre dans le jardin, le vent faisait le reste. On ne connaissait pas la Soupline et les enzymes gloutons n'avaient pas encore été inventées, pas plus que l'usage des phosphates si polluants. Les premières machines faisaient leur apparition dans le village.
Petit à petit, les lavoirs ont fermé. Certains ont été utilisés pour stocker du matériel communal, souvent le matériel des pompiers. D'autres, leurs bassins déblayés, ont été reconvertis en salle polyvalente. Beaucoup sont tombés en ruines. Je dirais que c'est en Meuse qu'on trouve les plus beaux et de plus en plus souvent, si cela est possible, ils sont restaurés. La fondation du patrimoine y contribue.

oOo

Construit en pierre d'Euville en 1817, le joli lavoir de Laneuville au Rupt vient de subir un lifting. Les alentours ont été aménagés… un peu too much ? Bah, c'est tout prop' comme on dit du côté de chez nous !




Sur la façade, en symétrie, deux chimères ailées, à tête de chien et queue de poisson.

À l'intérieur, l'alimentation arrive de chaque côté dans les 2 petits bassins demi sphériques qui encadrent le bassin central.

Une magnifique charpente supporte les tuiles plates en écaille d'un toit à 4 pans bien moussu !

Un second lavoir (fermé), comparable mais plus modeste dans son ornementation, se trouve sur la place de l'église.

vendredi 30 janvier 2015

Église de Laneuville-au-Rupt, inside #2

Quelques statues…

Dans la nef, sur la gauche, saint Michel...

et Jeanne d'Arc qui a posé derrière elle, sur sa droite, son heaume et ses gantelets :


Sur la droite, saint Jean-Baptiste :

Saint Nicolas siège en place d'honneur dans le chœur :

Font face aux paroissiens, sur les autels latéraux, à gauche, un ange rose (quêteur) et à droite, un ange bleu (orant) .. les Laneuvillois auraient-ils une idée sur le sexe des anges ? ou signifient-ils aux paroissiennes de prendre place sur les bancs de gauches, et aux paroissiens sur ceux de droite ?


On remarque (voir photo du message précédent) qu'au dessus de l’autel de gauche, il y a les statues féminines : la Vierge, sainte Anne et une Vierge à l'enfant, et à droite, Jean-Baptiste, Joseph et Catherine d'Alexandrie. Ces autels sont surmontés de tableaux que je n'ai pas pris spécialement en photo : à gauche, sainte Anne avec Marie enfant, et à droite, saint Joseph avec Jésus enfant.

Dois-je avouer mon affection pour les statues naïves qui ornent les églises et pour les fleurs (artificielles) qui les accompagnent ? Et si j'ai déplacé parfois quelque vase pour faire mes photos, je l'ai toujours remis en place. Je ne voudrais bien sûr froisser personne.

jeudi 29 janvier 2015

Église de Laneuville-au-Rupt, inside #1

Pour une fois qu'une église de campagne est ouverte, ne boudons pas notre plaisir : entrons, il y a sûrement des trucs intéressants à voir…

L'entrée se fait par le clocher porche. Sur la gauche, le départ de l'escalier qui se trouve dans la tour accolée au clocher et que l'on peut voir dans mon précédent billet.


Il y aurait comme qui dirait de l'Euville dans ces belles dalles usées par le passage de plusieurs générations de fidèles :

Une église à plafond plat, somme toute assez comparable à la plupart des églises lorraines du XVIIIe :

Fenêtre en trompe-l’œil dans le chœur :

Parmi les vitraux, ceux dédiés à deux saints chers aux Lorrains
- Saint-Nicolas, patron de cette église :

- Jeanne d'Arc :


(à suivre)

mercredi 28 janvier 2015

Coq et clocher : Laneuville-au-Rupt (55)

En remontant le vallon du Rupt de Laneuville, au bout de 2km, on rejoint le village éponyme de Laneuveville-au-Rupt. La commune renferme quelques trésors. Commençons par l'église. Placée sous la protection de saint Nicolas, elle trône au centre du village. Construite par un certain Nicolas Grappin (d'où le saint auquel elle est dédiée) en 1780 suite à l'écroulement de l'édifice du XVe siècle. L'extension par rapport à l'ancienne église s'est faite au détriment du cimetière dont les pierres ont été englobées dans l'édifice.
Source des informations.

La place de l'église avec ses tilleuls aux moignons fantomatiques, le monument aux morts et un des deux lavoirs du village. Celui-ci est fermé.






mardi 27 janvier 2015

Le Rupt de Laneuville


Il y a, en Meuse, des tas d'endroits charmants, en dehors des sentiers battus. La petite vallée du Rupt de Laneuville que nous venons de découvrir en fait partie.
Ce petit trésor de la nature se trouve à une vingtaine de kilomètres de Toul. Il suffit, en sortant de la RN4 à Void-Vacon de prendre la direction Commercy. La première route à gauche, au niveau d'un méga poste électrique, et nous y voilà.
Le Rupt s'écoule d'ouest en est avant d'obliquer vers le nord, dans la vallée de la Meuse avec laquelle il flirte longuement avant de s'y jeter après le village d'Issey.
Il semblerait que ce coin de paradis ait un beau potentiel de balades. Nous y retournerons !







samedi 24 janvier 2015

Ambiance de saison sur la Moselle

Sous le pont... parait qu'il a des faiblesses au niveau d'une pile... c'est pour ça que l'on veut le refourguer à la commune ! Limité à 9 tonnes, sauf bus, parce que c'est le passage (presque) obligé des scolaires entre Pierre et Chaudeney.



Sur le pont... mais où est passé le village ?


La Moselle, vers l'amont.

vendredi 23 janvier 2015

Au Musée des Beaux-arts

Prouvé - l'architecte- a chassé son aïeul dont les grands tableaux aux magnifiques cadres dans le plus beau style de l'École de Nancy, sont désormais accrochés dans l'escalier art déco. Le Jean a aussi chassé la Bataille de Nancy et le cadavre du Téméraire s'est perdu quelque part dans les étages. La nouvelle installation après travaux, accueille le visiteur avec des œuvres de l'architecte-disigner depuis 2012 -année Prouvé oblige. Chaises, tables, panneaux de maisons, vidéo…. Peut-être s'en repentira t-on ? Ce Prouvé n'est-il pas ici à la limite hors sujet ? En tout cas, cet accueil est violent !


Le rez-de-chaussée est désormais entièrement consacré aux XXe et XXIe siècles qui passe du figuratif le plus fidèle de Friant (à cheval sur deux siècles) à l'abstrait le plus dérangeant.
Un rapide survol au travers de quelques œuvres dans le désordre, pour se mettre dans l'ambiance.

oOo

Nous sommes accueillis par les "yeux" d'un panneau à hublots. Jean Prouvé (1953).

La magie des lucioles (Infinity mirror Rom, Fireflies on the water) de la Japonaise polyvalente Yayoi Kusama opère particulièrement auprès des enfants. Ne pas oublier de refermer la porte derrière soi.

Les Friant, de grand format, tristes ou non, ont la faveur du public. Ici, L'idylle sur la passerelle, tableau qui porte d'autres titres (Les amoureux - Soir d'automne) a retenu l'attention de Philippe Claudel qui le place en couverture de son ouvrage "Au revoir, monsieur Friant", comme si la scène avait lieu à Dombasle.

L'escale de François Desnoyer (1940) est une superbe composition empreinte de cubisme et de fauvisme.

Un des tableaux à mon sens le plus laid du musée avec cette femme sur canapé (pas très sexy et aux genoux cagneux) peinte par Francis Grüber en 1945.


Du noir, monochrome, vu par le croate Julije Knifer. Tableau(x) au titre exact : DIJ VII 1, 2, 3 juillet. Qu'on m'explique ! J'imagine les têtes que feraient Pierre Arditi, André Dussolier et Fabrice Luchini !
-- > ART

En revanche, la forme de la sculpture au premier plan m'inspire davantage.

Quant a cette indélocalisable anamorphose, Ellipse orange évidée par 7 disques de Felice Varini, je n'en ai pas parfaitement réussi la photo qui présente un léger décalage.

Il manque un musée d'art moderne à Nancy. Qu'on aime ou qu'on aime pas, il y trouverait sa place au sein d'une ville qui possède une école des Beaux-arts, plusieurs galeries, et fut à la pointe de l'art avec l’École de Nancy.

jeudi 22 janvier 2015

Quand le froid s'amuse

Il fait curieux stalactites aux personnages de la fontaine Neptune:

Des crocs acérés


Des dreadlocks


Une étrange goûte au nez…


Guibal aurait-il aimé ?