(Vue d'ensemble montrant non seulement la gare, mais au loin, le célèbre château d'eau qui était destiné à alimenter les machines à vapeur et pour lequel la ville cherche une destinée nouvelle. De chaque côté, on voit les lampadaires que je trouve très jolis et les réverbères "tournesol" signés Philippe Stark, ici en position dressée.)
(Les bronzes ont été heureusement préservés, peut-être en aurait-il été autrement s'ils avaient été français ?)
(Installation saisonnière, qui, malgré les apparences de cette photo, apportent une note végétale devant l'accès au majestueux hall "départ".)
oOo
C'est un endroit qui m'est familier, puisque pendant 3 ans je l'ai fréquenté au quotidien deux fois par jour en période scolaire.
La micheline venant de Batilly nous débarquait sur les quais qui étaient encore abrités par une magnifique verrière, aujourd'hui disparue au profit d'une vilaine dalle en béton destinée à soutenir un parking. Verrière qui aurait été digne d'être peinte par quelque impressionniste (Claude Monet) par ailleurs tombé sous le charme de la gare Saint-Lazare.
À 7 heures et quart, plusieurs trains crachaient leur cargaison de passagers, travailleurs moroses et lycéens encore endormis, zombis s'engouffrant dans l'escalier qui les avalait, avant de défiler d'un pas pressé dans le grand couloir sombre menant à la sortie. Passage obligé au contrôle des cartes de transport, puis traversée du hall des arrivées ; se retrouver ensuite tout engourdi dans le froid du petit matin sous les arbres de la place de la gare. La gare vomissait ainsi ses nombreux usagers dont la foule se dispersait rapidement chacun vers son lieu de travail, à pied ou via un autre transport en commun.
Le soir, je traversais une partie de la ville impériale et, arrivée devant le grand édifice, jetais juste un regard à la pendule qui, heureusement avançait de quelques minutes. La place alors pavée, était encombrée de voitures, de bus, de piétons pressés qui traversaient au plus court en dépit de toute règle de sécurité.
Dans le majestueux hall des arrivées, j'ai souvent dépensé mon maigre argent de poche à acheter au tentant tourniquet de la boutique "presse", le livre de poche trop vite lu, destiné à m'occuper pendant la demi-heure du trajet de retour.
Le samedi midi, je n'avais pas le temps de m'attarder et il m'est arrivé de voir le cul de la micheline au bout de l'étonnant quai n°1. Je devais alors trainer quelques heures dans Metz dans l'attente du bus qui partait de la place Coislin où la gare routière était toute nouvellement installée.
L'imposante gare était pour moi un passage obligé, pas vraiment admiré, pas vraiment connu. A cette époque où elle n'était pas inscrite aux monuments historiques, elle était assez mal aimée des Messins qui y voyaient encore, moins d'un siècle plus tard, un signe trop ostentatoire de l'annexion germanique, image dont la ville aurait aimé se défaire. Un groupe de lycéennes allemandes, visitant la ville avec leurs hôtes germanistes de mon lycée, s'était exclamé :
- Comme c'est moche !
Ce à quoi les jeunes françaises avaient rétorqué, sourire au coin des lèvres :
- Mais ce sont les Allemands qui l'ont construite !
Et toc !
Aujourd'hui, les Messins semblent s'être réconciliés avec leur gare, certes massive dans son style néo-roman, comme avec le quartier impérial alentour, poste centrale comprise. Malgré quelques modernisations plus ou moins heureuses, notamment de la salle des pas perdus entre les halls "arrivées" et "départs", la disparition de son restaurant transformé en librairie et l'aménagement un peu froid du parvis, ce monument est un des points phare de Metz digne de voir son image réhabilitée.
En attendant l'heure du TGV, quelques instants à la brasserie ABC, sous l'hôtel "Alérion", parce que Metz, malgré la naïveté du blason au fronton des arrivées, c'est bel et bien en Lorraine.
La micheline venant de Batilly nous débarquait sur les quais qui étaient encore abrités par une magnifique verrière, aujourd'hui disparue au profit d'une vilaine dalle en béton destinée à soutenir un parking. Verrière qui aurait été digne d'être peinte par quelque impressionniste (Claude Monet) par ailleurs tombé sous le charme de la gare Saint-Lazare.
À 7 heures et quart, plusieurs trains crachaient leur cargaison de passagers, travailleurs moroses et lycéens encore endormis, zombis s'engouffrant dans l'escalier qui les avalait, avant de défiler d'un pas pressé dans le grand couloir sombre menant à la sortie. Passage obligé au contrôle des cartes de transport, puis traversée du hall des arrivées ; se retrouver ensuite tout engourdi dans le froid du petit matin sous les arbres de la place de la gare. La gare vomissait ainsi ses nombreux usagers dont la foule se dispersait rapidement chacun vers son lieu de travail, à pied ou via un autre transport en commun.
Le soir, je traversais une partie de la ville impériale et, arrivée devant le grand édifice, jetais juste un regard à la pendule qui, heureusement avançait de quelques minutes. La place alors pavée, était encombrée de voitures, de bus, de piétons pressés qui traversaient au plus court en dépit de toute règle de sécurité.
Dans le majestueux hall des arrivées, j'ai souvent dépensé mon maigre argent de poche à acheter au tentant tourniquet de la boutique "presse", le livre de poche trop vite lu, destiné à m'occuper pendant la demi-heure du trajet de retour.
Le samedi midi, je n'avais pas le temps de m'attarder et il m'est arrivé de voir le cul de la micheline au bout de l'étonnant quai n°1. Je devais alors trainer quelques heures dans Metz dans l'attente du bus qui partait de la place Coislin où la gare routière était toute nouvellement installée.
L'imposante gare était pour moi un passage obligé, pas vraiment admiré, pas vraiment connu. A cette époque où elle n'était pas inscrite aux monuments historiques, elle était assez mal aimée des Messins qui y voyaient encore, moins d'un siècle plus tard, un signe trop ostentatoire de l'annexion germanique, image dont la ville aurait aimé se défaire. Un groupe de lycéennes allemandes, visitant la ville avec leurs hôtes germanistes de mon lycée, s'était exclamé :
- Comme c'est moche !
Ce à quoi les jeunes françaises avaient rétorqué, sourire au coin des lèvres :
- Mais ce sont les Allemands qui l'ont construite !
Et toc !
Aujourd'hui, les Messins semblent s'être réconciliés avec leur gare, certes massive dans son style néo-roman, comme avec le quartier impérial alentour, poste centrale comprise. Malgré quelques modernisations plus ou moins heureuses, notamment de la salle des pas perdus entre les halls "arrivées" et "départs", la disparition de son restaurant transformé en librairie et l'aménagement un peu froid du parvis, ce monument est un des points phare de Metz digne de voir son image réhabilitée.
En attendant l'heure du TGV, quelques instants à la brasserie ABC, sous l'hôtel "Alérion", parce que Metz, malgré la naïveté du blason au fronton des arrivées, c'est bel et bien en Lorraine.
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