Le carrosse de sa majesté pénètre dans la cour du château où il n'y a bien sûr pas encore la statue de Lasalle. Le souverain, de retour de sa semaine de labeur à Nancy, somnole sur le siège capitonné de la voiture et sa tête ballotte sur son cou grassouillet, la perruque de travers... Dans un demi-sommeil agité, il maudit ce foutu marquis de La Galaizières à qui il a dû faire bonne figure, tout en rêvant aux douceurs que lui promulguera ce soir la belle Marie Françoise-Catherine alias madame de Boufflers. Il faudra sans doute aussi régler quelques maladresses du nain Bébé qui n'en rate pas une pour semer la zizanie parmi ses gens !
Le carrosse brinquebalant et grinçant vient de franchir les grilles de la cour d'honneur. Le cocher tire sur les rênes des chevaux qui se cabrent en hennissant. Le convoi s'immobilise brusquement, ce qui a pour effet de réveiller totalement le souverain qui émet un bâillement puissant. La valetaille empressée accourt autour du véhicule. Stanislas grognon ajuste sa perruque tout en songeant qu'il faudrait bien refaire cette foutue route entre Nancy et Lunéville. On y est si secoué qu'on ne peut même pas dormir en paix. Il pose un pied chaussé d'un escarpin pourpre, puis l'autre, sur le pavé de grès grossier. Il gravit les quelques marches au milieu de la cour qui se ploie en courbettes obséquieuses. Le vue de madame de Boufflers en haut des marches lui réjouit le cœur et lui fait oublier les tourments du trajet, oublier Nancy. Ce dimanche, après la messe en la chapelle et le grand banquet dans la salle d'honneur, il y aura fête dans les Bosquets. On y dansera le menuet et on marivaudera en regardant les automates...
Que la vie est bien douce sur les bords de la Vezouze, quand on est duc de Lorraine !
Le carrosse brinquebalant et grinçant vient de franchir les grilles de la cour d'honneur. Le cocher tire sur les rênes des chevaux qui se cabrent en hennissant. Le convoi s'immobilise brusquement, ce qui a pour effet de réveiller totalement le souverain qui émet un bâillement puissant. La valetaille empressée accourt autour du véhicule. Stanislas grognon ajuste sa perruque tout en songeant qu'il faudrait bien refaire cette foutue route entre Nancy et Lunéville. On y est si secoué qu'on ne peut même pas dormir en paix. Il pose un pied chaussé d'un escarpin pourpre, puis l'autre, sur le pavé de grès grossier. Il gravit les quelques marches au milieu de la cour qui se ploie en courbettes obséquieuses. Le vue de madame de Boufflers en haut des marches lui réjouit le cœur et lui fait oublier les tourments du trajet, oublier Nancy. Ce dimanche, après la messe en la chapelle et le grand banquet dans la salle d'honneur, il y aura fête dans les Bosquets. On y dansera le menuet et on marivaudera en regardant les automates...
Que la vie est bien douce sur les bords de la Vezouze, quand on est duc de Lorraine !
on s'y croirait!
RépondreSupprimerexcellente idée que de présenter ainsi ces pavés ( de grès grossier! ) foulés par le bon roi et la "dame de volupté"
manque seulement Madame du Châtelet et Voltaire qui prépare sans doute son compliment:
A MADAME DE BOUFFLERS,
( EN LUI ENVOYANT UN EXEMPLAIRE DB LA HENRIADE.)
Vos yeux sont beaux, mais votre âme est plus belle
Vous êtes simple et naturelle,
Et, sans prétendre à rien, vous triomphez de tous;
Si vous eussiez vécu du temps de Gabrielle,
Je ne sais pas ce qu'on eût dit de vous,
Mais l'on n'aurait point parlé d'elle.
Beaux pavés, belle histoire.
RépondreSupprimerJ'ai voyagé dans le temps.
Juste la flèche blanche sur la première photo qui m'a ramené dans le siècle actuel !
Bon dimanche.
Cirta : j'ai volontairement ignoré Voltaire pour qui j'ai une sympathie très limitée. Quant a la belle Émilie, femme remarquable, laissons là batifoler tranquillement dans les Bosquets avec monsieur de Saint Lambert.
RépondreSupprimerbig-bear : merci, bon dimanche également.