mercredi 2 novembre 2011

Vanessa et le paradis

A Burey-en-Vaux, dans la rue des belles femmes (ailleurs, les autres doivent être moches !), il y a un poirier contre une maison. Ce qui se conçoit aisément quand on sait que cet arbre est souvent planté en espalier sur les façades pour les assainir, et à Burey, il y a de l'eau partout dans les rues qui sont adaptées aux ruisseaux plus ou moins temporaires qui les longent ou les traversent.
En cette saison tardive pour les poires, fussent-elles des poires de curé, beaucoup sont tombées. Pour la plus grande joie de divers insectes frugivores.
Elles ne s'en privaient pas, les guêpes, par dizaines, tant occupées à leur festin qu'elles n'ont pas été troublées par notre passage et par mon objectif... Je ne me suis malgré tout pas approchée de trop près. Parmi les guêpes, deux ou trois papillons partageaient le festin en bonne entente. De bien jolis papillons noirs rouges et blancs, couleurs qui leur vaut le nom générique de Vulcain, que j'ai identifiés comme répondant au doux nom de Vanessa atalanta.
Ce papillon se nourrit de pommes et de poires, il adore les bananes pourries avec lesquelles il est possible de l'attirer.





Et le paradis dans tout ça ? Le curé n'y est pour rien mais la légende d'Atalante est jolie :

Un oracle avait prescrit à la jeune Atalante de renoncer à se marier. Désireuse de le respecter, elle imposait à chacun de ses nombreux prétendants de rivaliser avec elle dans une épreuve de course à pied. Si le jeune homme l’emportait, il l’épouserait ; sinon, il serait exécuté.
Or, Atalante était si rapide qu’elle avait toujours devancé ses concurrents, jusqu’au jour où se présenta Hippomenes. Il releva le défi et remporta la victoire. C’est qu’il avait reçu de Vénus trois pommes d’or, qu’il fit rouler pendant la course devant Atalante : celle-ci ne put résister à la tentation et, par trois fois, se retarda pour ramasser la pomme. Hippomenes obtint donc la main d’Atalante, ce qui convenait d’ailleurs fort bien à la jeune fille, amoureuse du beau jeune homme.
Tout aurait été pour le mieux si le nouveau marié n’avait oublié de remercier celle à qui il devait sa victoire. Vénus se vengea...
Un jour qu’ils se promenaient, Hippomènes fut soudain saisi d’une irrépressible envie de s’unir à Atalante ; ils entrent donc dans le premier bâtiment qui se présente. Or il s’agissait d’un édifice consacré à la déesse Cybèle, qu’ils souillent par leur acte.
En punition, Cybèle leur infligea d’être métamorphosés en lions et attelés à son char.
Ainsi s’accomplissait l’oracle…


Attalante et Hippomènes - Guido Reni (1612)

Le paradis ? Vous ne voyez toujours pas !... songez à la pomme, Adam et Ève, le paradis... C'est dangereux, les pommes !

3 commentaires:

  1. La rue des belles femmes ... c'était peut être la rue de femmes qui vivaient de leur charme, comme il y en a une à Foug, rue de la belle l'appelle ... le beau militaire de la caserne Vauban ! Joli Vulcain. Bonne journée Mamléa

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  2. J’ignore l'origine du nom de la rue, mais dans un si petit village, elles ne devaient pas avoir beaucoup de clients !

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  3. Très instructif cet article sur les poires ... et les papillons !

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