vendredi 30 avril 2010

mercredi 28 avril 2010

Jehanne, icone/icône !

Le 28 avril 1429, Jeanne d'Arc entrait triomphante dans Orléans libérée. En ce jour anniversaire, je lui rends hommage, pour ce qu'elle représente sur le plan historique. Pour le reste, je ne me prononcerai sauf à dire que je trouve les thèses survivistes- bâtardisantes assez rocambolesques ! Son histoire a fait et fera encore couler beaucoup d'encre. Je ne pense pas qu'on soit à la veille de résoudre l'énigme du personnage. … qu'importe ! Béatifiée en 1909, canonisée en 1920, l'église se l'approprie tardivement. Mais Jeanne d'Arc récupérée par les nationalistes, ce n'est pas ce qui pouvait lui arriver de mieux !

Quoi qu'il en soit, elle trône dans pratiquement chaque église française et dans la plupart des villes, orante, chevauchant ou pavoisant. Statue rustique en plâtre peint, artistique en marbre blanc ou monumentale en bronze. Elle est aussi le sujet de maintes gravures, illustrations, tableaux, vitraux… parfois admirables, parfois naïfs. Dans tous les cas, les artistes ont tous fait preuve de beaucoup d'imagination pour lui donner un visage.

Cathédrale de Toul.



Basilique de Saint Nicolas de Port.

Cathédrale de Nancy.

Place La Fayette, Nancy

Vic-sur-Seille.

(Photos du 30 mai et 2 octobre 2009 et du 31 janvier et 24 avril 2010)

lundi 26 avril 2010

Vignoble des Côtes de Toul

L'AOC des côtes de Toul, c'est un peu Blanche neige et les 7 nains : Toul au milieu de 7 villages.
Qu'on ne vienne pas critiquer le "gris de Toul", appellation erronée qui, par un temps, a valu mauvaise réputation au vin d'ici. Les responsables en sont des commerçants (que je ne qualifierais pas de viticulteurs) qui importaient de mauvais vins gris de Loire et les vendaient sous l'appellation trompeuse de "vin gris", négociant à… C'était souvent effectivement une vraie piquette tout juste bonne à décaper les vieilles bassines en cuivre.
L'amélioration de la vinification a valu l'appellation AOC "Côtes de Toul" obtenue en 1998 par les trois vins du Toulois : le gris (issu d'un cépage Gamay), le blanc (Auxerrois) et le rouge (Pinot), trois petits vins frais qui vous chatouillent agréablement les papilles. Bien sûr, il y en a de plus ou moins rustiques, mais les médaillés sont dignes de confiance. Je ne citerai pas de nom car je ne fais de pub à personne, mais j'ai mes préférences… il suffit de choisir des producteurs dont les vignes ont une exposition ensoleillée et un sol pas trop marneux. Croyez-moi, les évêques savaient où ils mettaient leurs pieds… de vignes !
Les pétillants sont des variétés festives sans appellation précise : Leucquois, Mill'bull, Ignis de Bull, Crinoline, cuvée Alfred… autant de noms fantaisistes pour une méthode champenoise. Si ce vin est parfois un peu sec, on lui ajoutera de la mirabelle (liqueur ou sirop) pour en faire un Kir Lorrain que le bon chanoine eut probablement autant apprécié que son blanc-cass' bourguignon.
Quant au climat Lorrain, arrêtez vos clichés : s'il permet la culture de la vigne, ne dites pas qu'il est sibérien !


Les 8 localités de l'AOC, du nord au sud de la zone d'appellation :

Lucey, avec les Vignes l'Évêque, en arrière plan, sur le coteau ensoleillé.


Bruley. Le village, indépendant de l'évêché, était lorrain. Il était si riche (Bruley possède la plus grande surface de vignes) qu'il s'offrit le luxe de construire une église néo-gothique. De la vieille église romane, il ne reste que le chœur, au milieu du cimetière.


Pagney-derrière-Barine. Ses vignes ne se trouvent pas sur la côte Barine ici en arrière plan, comme on pourrait le penser. Celle-ci, très humide sur ses flancs, est coiffée d'une pelouse sèche. Elles se trouvent entre Pagney et Bruley, mais Pagney est plus célèbre pour les concerts rock chez "la Paulette" que pour son vin.


Toul. Inutile d'en faire les présentations ! Les vignes réduites aujourd'hui à peau de chagrin grimpaient autrefois sur le mont Saint Michel qu'on voit derrière la cathédrale. Qui était là propriétaire d'une vigne était certain de marier sa fille !


Charmes-la-Côte. Charmant village accroché en haut de la colline. Un des plus pittoresques.


Mont-le-Vignoble.


Blénod les Toul. Village où l'évêque Hugues des Hazards construisit une belle église Renaissance dont on vient de fêter le cinquième centenaire.


Bulligny.


Il va sans dire que tous ces villages sont également producteurs de mirabelles.

(Photos du 18 et 19 avril 2010)

dimanche 25 avril 2010

Un samedi après-midi place Stan'

Taratata… tata… ta… ta...


Tout ce qui brille… est de l'or.



Les clochers dialoguent avec les lanternes.

Il y a des Japonaises chez Daum…

… un chardon qui pousse au soleil

… des tas de drapeaux (en hommage aux victimes et héros de la déportation, honorés le dernier dimanche d'avril)

… de la drague



… des animaux en promenade

… des mariées

… et des invités aux tenues apprêtées.

(Photos du 24 avril 2010)


vendredi 23 avril 2010

Trinité

La statue est descendue de la collégiale Saint Gengoult pour installer ses pénates dans la quiète salle lapidaire du musée de Toul. Provisoirement à contre-jour, mais un emplacement plus valorisant va lui être aménagé.
C'est un Dieu le Père au regard sévère, le Yahvé de l'ancien testament ! Celui qui ne rigole pas. Il tient son fils crucifié sur sa droite. Il faut y voir une similitude avec les vierges noires dont les statues tiennent l'enfant Jésus du même côté. Le Saint Esprit s'est envolé. Il n'en reste que des empreintes sur la barbe ondulante du Père. Des angelots très symboliques tout autour, au nombre des sept. Les restes bien visibles de polychromies sont authentiques et non des barbouillages récents.
Michel Hachet, conservateur, n'est pas peu fier de cette acquisition et ne tarit pas, selon son habitude, d'éloges et d'explications des plus intéressantes sur cette nouvelle acquisition du musée.

Quant à moi, j'imagine le peuple Toulois du 16ème siècle contemplant cette statue qui vient de prendre place sur la façade de l'église et qui les domine, leur inspirant crainte et respect.









(Photos du 23 avril 2010)

jeudi 22 avril 2010

Des images et des fantômes au site ALSTOM




J'ai découvert cet endroit avec une précédente "biennale internationale de l'image". Le lieu et l'événement m'ont immédiatement conquise ! Je n'aurais pas voulu manquer celle de 2010.

Des images dans un fantôme d'usine. Des images accrochées sur des cimaises d'une blancheur irréprochable telles d'autres fantômes. Des cimaises figées dans le grand hall lumineux qui garde la mémoire ouvrière sur ses murs pouilleux et friables et sur son sol noir.
Les fantômes des ouvriers sont eux aussi bien présents et si je n'ai aucune idée de ce qu'était l'intérieur (Gérard va y remédier), je me tourne des films dans lesquels des ouvriers en bleu de travail s'affairent comme des automates. Si je leur donne le visage de mon grand-père, c'est parce que je l'ai toujours vu vêtu du pantalon et de la veste délavés de l'ouvrier, et coiffé de son éternelle casquette.

L'expo était calme mardi après-midi et les visiteurs attentifs malgré les tempêtes, inondations et coulées de laves qui illustraient le thème, admirablement adapté à l'endroit.
Peut-être qu'il y a aussi des trucs que je n'ai pas aimé : l'image, ce n'est pas (ce n'est plus) uniquement de la photo, mais ce qui m'a fait le plus plaisir, c'est la remarque de ce visiteur s'exclamant : "jamais je n'aurais eu l'idée de photographier cela !".
Faire des images, n'est-ce pas voir et montrer aux autres ce qu'ils ne voient pas, au risque de passer pour un (doux) dingue ?


















(Photos du 20 avril 2010)

mercredi 21 avril 2010

Le printemps dans les rues de Nancy

Petit clin d'œil à Gérard !







(Photos prises le 20 avril 2010 rue de la Ravinelle, à la Pépinière, sur le talus du canal et le long de la voie ferrée derrière le site ALSTOM.)

J'ai renoncé à considérer les pissenlits comme des mauvaises herbes dans ma "pelouse", car j'avais à peine tourné le dos après avoir enlevé tous les fleuris que 50 nouveaux avaient déjà éclos.
Ils cohabitent paisiblement avec les primevères, les pâquerettes et les violettes.

lundi 19 avril 2010

Varangéville

L'heure n'étant pas à la croisade, (nous sommes en 1087) Aubert, ou Albert si vous préférez, preux (?) chevalier de Varangéville, profita de quelques jours de RTT pour s'en aller faire du tourisme en Italie, du côté de Bari. Il y avait fête en la ville car le pape Urbain II inaugurait une basilique en hommage à Saint Nicolas dont il avait volé la dépouille à Myre, estimant qu'elle n'y était pas en sécurité. Notre Bébert désirait rapporter quelque menu souvenir pour famille et amis, mais celui qui lui faisait le plus envie n'étant pas mis en vente, il le vola, le gredin ! C'est ainsi que le doigt bénissant de Saint Nicolas, parvint à Varangéville ! Certains malins prétendent que c'est un faux ! Que si on totalisait tous les doigts de Saint Nicolas du monde chrétien prétendues reliques, deux mains ne suffiraient pas à les accueillir… jusqu'à douter, vu la taille des osselets, qu'ils furent même humains ! Des jaloux, vous dis-je !

Bref, une fois débarqué à Varangéville, le doigt provoqua moult miracles, tant et si bien qu'on dut le transférer dans une chapelle à Port, de l'autre côté de la Meurthe. La phalange devint ainsi objet de dévotion et de pèlerinage, mais la chapelle devint bientôt trop exiguë pour accueillir toute la gente orante et dévote. C'est ainsi qu'on construisit une basilique et que Port prendra le nom de Saint Nicolas de Port.

Et Varangéville dans tout cela ? Bien mal acquis ne profite jamais ! La bourgade est aujourd'hui plus célèbre pour son sel que pour son saint, … Pourtant, elle conserve une belle église du XVème siècle et quelques vestiges discrets d'un ancien prieuré du XIème siècle et de l'église originelle.



Quant à la relique, gageons qu'elle est authentique, car qui pourrait croire que quelque osselet de mouton soit capable de faire des miracles et de rameuter autant de pèlerins et de curieux le 6 décembre et le 9 mai ?

Église Saint Gorgon à Varangéville - 15ème et 16ème siècle.

Les inévitables petits enfants dans leur baquet.

Bénitier du 13ème siècle.

Mise au tombeau du 15ème siècle.

Vierge à l'Enfant du 14ème siècle.

La Meurthe entre Varangéville et Saint Nicolas de Port.

La Basilique de Saint Nicolas de Port vue de la rive droite de Meurthe depuis Varangéville.

(Photos du 27 février 2010)