En forêt, au col de la Chapelotte

C'est joli, la forêt de sapins aux alentours du col, sous le soleil, et ce n'est pas du tout sombre comme les pessières de la vallée, même si on y voit quelques moches épicéas. Si on y trouve aussi des châtaigniers, c'est pas le fruit du hasard, mais de la présence, autrefois, de Corses dans le secteur. On y trouve aussi quelques chênes, des érables sycomores, du sorbier des oiseleurs... Il y a d'exubérantes fougères aigle, de la callune, des myrtilliers, des digitales, et tout un tas de plantes pour séduire les botanistes !
Le grès rose affleure, avec des galets plus ou moins gros dans la strate supérieure constituée de cette roche qu'on appelle poudingue de Sainte-Odile, ou conglomérat principal, une roche qu'on pourrait confondre avec du béton grossier.
Le relief accidenté en rochers et falaises donne un aspect montagneux à ce secteur pas très élevé dont le "plateau" ne dépasse guère 600 m au-dessus de la vallée de la Plaine. Le col, lui, n'est qu'à 447 mètres d'altitude, mais la route pour y monter est très sinueuse.
Ça pourrait sembler paradisiaque, ce coin des Vosges, sauf que le béton, les Corses, le relief, tout ça, c'est une triste histoire datant du siècle dernier. J'y reviendrai. Car se promener au col de la Chapelotte par une belle journée ensoleillée de juillet 2019, c'est pas comme s'il pleuvait, comme si les brouillards d'automne dissimulaient de votre vue le "campeur" d'en face, c'est pas comme si le froid, le gel et la neige vous glaçaient jusqu'à l'os, c'est pas comme si, été comme hiver, éclataient sur la montagne des orages d'acier, faisant tomber sur vos têtes mal protégées des grêlons de "75 cm"…

Des munitions sont encore parfois retrouvées lors des exploitations forestières, tel cet obus de 75, français, encore muni de son percuteur. Le plus grand danger pour qu'il explose, c'est le feu. Repéré et placé en vue pour faciliter son enlèvement par démineurs de la Sécurité civile qui le feront exploser sur le terrain militaire de Bitche, en Moselle.