Tout en haut, sous les toits de la propriété 19ème des maitres des Forges de Naix, plusieurs petites pièces qui étaient très vraisemblablement le domaine des domestiques n'ont pas été restaurées par les derniers propriétaires. Elles ne l'ont probablement pas été non plus par les précédents comme en témoignent les papiers peints sombres et chargés, signature des années 70. A cette époque on ne cherchait pas la simplicité, ni la clarté et on ne ménageait pas le nombre de rouleaux de papier, encollant jusqu'au plafond et même autour des tuyaux. Par endroits, les hasards de l'humidité les ont décollés, laissant apparaitre plusieurs couches, témoins d'époques successives, permettant de remonter le fil des modes et de l'Histoire.
C'est sombre et exigu, aussi, j'y ai fait très peu de photos.
Visiblement, cet étage est devenu le domaine des enfants des occupants estivaux du château qui se loue... assez cher. Enfin, il se louait, car il semblerait que les futurs propriétaires souhaitent y établir leurs pénates. Tant pis pour ceux qui auraient eu envie d'y passer leurs prochaines vacances.
On imagine Ernestine, Marie ou Léontine, grelottant sous un gros édredon alors que le givre dessine sur la petite fenêtre de sa chambre une sérigraphie glaciale. Puis au petit matin, après une rapide toilette dans un service en faïence des Islettes, elle revêt une grande robe noire sur ses jupons de chanvre bis et un long tablier blanc immaculé : madame Bradfer est exigeante sur la tenue de ses gens. Ernestine, Marie ou Léontine descend ensuite les deux étages dans l'escalier grinçant et s'en va œuvrer dans la cuisine ou la lingerie, puis garder les enfants ou épousseter les luminaires. Quant à Alphonse ou Léon, il doit se lever tôt pour ranimer le feu dans chaque cheminée avant de se rendre au parc ramasser les feuilles mortes, ratisser le gravier, changer une latte vermoulue du petit pont, rentrer du bois ou faucher l'herbe de la prairie.
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