Le week-end dernier, la visite de divers jardins de Saint-Mihiel était programmée à l'occasion des journées du patrimoine dont le thème de l'année incluait le patrimoine naturel.
Le samedi, j'accompagnais Lupa qui servait de guide au nom de Floraine. Deux personnes seulement se sont jointes à nous le matin. Nous étions donc 4, comme les trois mousquetaires, à déambuler dans Saint-Mihiel, ce qui ne contribua pas beaucoup à animer la belle endormie. Les absents ont eu tort, comme ceux qui ne sont venus que le dimanche : la visite du samedi a eu lieu sous un soleil radieux, tandis que celle du dimanche fut copieusement arrosée.
Premier jardin au programme : le jardin du père Joseph. Il se situe à deux pas de l'abbaye. Présenté comme un jardin de curé, il n'en a que l'origine. Séparé de la terrasse agrémentée de grandes plantes grasses en pot par une magnifique haie d'anémone du Japon. Plaisant jardin d'ornement à la pelouse digne du plus beau terrain de golf britannique dont le soleil illuminait la rosée de reflets d'argent. Reposant avec son petit bassin bordé d'un jeune
Gunnera qui ne demande qu'à prendre de l'ampleur. Des fougères, un buis taillé en boule, des fleurs agrémentent les massifs. Quelques arbres, dont de beaux bouleaux d'ornement, des bambous masquent le fond du jardin resté plus sauvage et où trône une jolie statue hélas décapitée.
Un chat rôde : j'aime la présence d'un chat dans un jardin.
Nous sortons du jardin par une porte qu'un lierre tentaculaire en fleurs chercherait à obstruer si le sécateur du jardinier le laissait faire à sa guise.
Nous cheminons dans la ville par la ruelle étroite de la Tête d'or jusqu'à la rue Poincaré.
Au numéro 4, une dame, qui ne nous attendait que l'après-midi, nous guide avec beaucoup de gentillesse dans le jardin 18ème situé à l'arrière de sa maison. Au fond de ce jardin, côté ruelle de la Tête d'or, est un pavillon qualifié de "petit Trianon", à l'origine ouvert en galerie. Plaisant jardin enherbé, bordé de dahlias blancs mêlés à tout un tas d'autres fleurs et d'arbustes dont une
Symphorine, caractéristique des jardins de cette époque. Un original cadran solaire horizontal souffre un peu de l'ombre d'un juniperus qui ne demande qu'à prendre ses aises. Contre le mur mitoyen avec la maison voisine, un poirier en espalier veille avec bienveillance sur une Jeanne d'Arc de belle facture, fondue à Tusey près de Vaucouleurs. Le modèle de la statue a été réalisé à son image par la jeune Marie d'Orléans (1813-1839) et l'original, en marbre, se trouve dans une galerie du
château de Versailles. Il est possible de voir la même à
Vic-sur-Seille et à Orléans.
Juste en face, à l'hôtel Faillonnet dit "maison des gargouilles", le propriétaire qui ne nous attendait aussi que l'après-midi, nous a présenté la façade de sa magnifique maison avant de nous guider dans son étonnant jardin en terrasses qui grimpe jusqu'en haut de la colline. Une première cour-jardin, puis on grimpe quelques marches avant de traverser d'impressionnantes dépendances. Escalier à l'intérieur et on débouche sur une première terrasse puis une autre avec des rosiers. Quelques marches encore et nous voici sur une autre terrasse en cours d'aménagement en jardin de simples. Un dernier escalier et nous sommes sur l'ultime terrasse qui offre, derrière ses tilleuls, une vue splendide sur la ville, la vallée de la Marsoupe et sur l'abbaye…
Il est presque midi quand notre petit groupe se retrouve sur le trottoir, délesté du quart de ses effectifs, une personne ayant dû nous quitter pour se rendre au travail.
Et la promenade ? C'est pour un prochain billet.