La Moselle qui passait au niveau de Foug avant même qu'on puisse imaginer l'arrivée des premiers Faouins, a creusé là un grand méandre très serré. Suite à un caprice météorologique qui n'est pas l'objet de mon billet, elle a déserté le Val de l'Âne et, au niveau de ce méandre, l'Ingressin a squatté sa vallée s'écoulant en sens contraire, vers l'est, en direction de Toul.
Un bel éperon calcaire surplombe ce méandre, éventré par la RN4 à deux fois deux voies, embroché par le canal de la Marne au Rhin et par la voie ferrée Paris-Strasbourg qui la franchissent chacun par son propre tunnel.
Le site naturel est assez exceptionnel à divers titres.
Les Faouins des temps jadis y menaient paitre leurs moutons, le plateau étant de ce fait occupé par une pelouse sèche à laquelle on accède par le chemin de la Plouse (sic !) baptisé de façon confidentielle, on ne sait ni pourquoi ni comment, "rue Thiers", ironie ou mépris pour ce personnage sanguinaire ?
On n'y conduit plus les moutons maintenant, mais des ordures et gravas qui souillent le plateau en plusieurs endroits. L'invasion de pins noirs -quelque peu régulée par la dernière tempête- a laissé néanmoins quelques lambeaux de pelouse où s'épanouit à cette saison une belle colonie de Coquerelles.
Y pousse une flore assez riche et parfois étonnante où se mêlent de façon étrange des plantes "échappées" des jardins (Iris, Forsythia, Prunus, Corbeille d'argent, Primevère acaule...) à la flore autochtone.
D'étonnantes pervenches blanches.
D'autres éléments anthropiques occupent les lieux : baraque de chasse, réservoir d'eau, puits d'aération, ligne électrique, circuit de cross (cyclo ou moto ?). Finalement, l'endroit n'est pas très avenant.
Dommage pour le gros nuage gris qui nous a longtemps caché le soleil.