vendredi 28 août 2009

Mal...pierre et Bonne...fontaine

- En amont, le vallon s'appelle "les Fonds de Toul", puis plus loin "Vallon de Bellefontaine". C'est une vallée très encaissée dans le plateau de Haye. On y accède depuis le giratoire situé derrière "les Baraques" ou depuis Champigneulles. J'avais le souvenir d'un chemin de terre, c'est dire que je n'étais pas passée dans le coin depuis longtemps ! Aujourd'hui goudronnée, la petite route sinueuse est très fréquentée.
- Première station à La Malpierre.
Ce lieu isolé à deux pas de Nancy qui fut aussi un champ de tir a un nom prédestiné et maudit ! Un monument y a été érigé à la mémoire des résistants fusillés là par les nazis et porte l'inscription "Ici les Allemands fusillaient les soldats de la Résistance qui ont espéré et combattu. Passant recueille-toi."
Une pancarte incite ledit passant à respecter le site qui fut le dernier que les victimes ont vu. La précision est-elle bien superflue ?
On ne sait au juste combien il y eut de fusillés, mais ils auraient été une soixantaine à périr tragiquement ici après être passés pas le centre d'Écrouves.

- Derrière la clairière, deux vallons très encaissés s'enfoncent dans la forêt. Dans le plus septentrional," vallon de Saint Barthélémy", un ruisseau sec en cette période témoigne de la furie que les eaux peuvent y avoir ! Le lit est une véritable gorge profonde aux dalles calcaires glissantes, humides et moussues ! Il y règne une ambiance très particulière, qui pourrait être mystérieuse si l'on n'entendait le flux permanent de la circulation sur l'autoroute et sur la route qui passent juste au-dessus et si l'abondance de détritus divers ne souillait le sous-bois !
Lupa y cherchait une petite fougère (Asplenium viridis) signalée en 1883 par l'éminent botaniste nancéen Dominique-Alexandre Godron (1807-1881), mais il n'a trouvé que l'Asplenium trichomonas, une fougère similaire.

- La route dite "du Pont des vaches" descend le vallon jusqu'à Champigneulles et longe quelques étangs plus ou moins visibles. Bonnefontaine devient Bellefontaine.

- Dernière étape à Champigneulles où nous explorons la zone humide de Talinté. Ancien étang, ancienne pisciculture, la zone a été sauvée in-extrémis des projets d'urbanisme de la municipalité grâce a son classement en ZNIEF. Mais le maire n'aurait pas trop été difficile à convaincre du fait de la présence d'une fougère de marécage (Thelypteris palustris) dont c'est ici le site le plus remarquable de Lorraine et que Lupa n'a pas eu trop de difficultés à localiser.


- L'ensemble est un vallon froid avec sa flore spécifique, comportant des plantes rares, reliques de l'époque glaciaire

Asplenium trichomonas (Photo de Paul Montagne)

Subtilité qui différencie les deux espèces : l'une a pétiole et rachis noirs, l'autre les a verts…

3 commentaires:

  1. Si je connaissais le drame des fusillés de la Malpierre (je crois qu'il y avait des résistants du Pays Haut), je suis loin d'avoir la science botanique de MamLéa et je m'incline.
    C'est plaisir de constater que bien des Lorrains et Lorraines montrent la beauté de notre région et en font la promotion sur le Net.
    Bravo à MamLéa et Dadu Jones.

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  2. La science botanique de MamLéa est admirablement complétée par celle de Lupa !

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  3. Les vallons de Haye sont souvent assez étranges, et cette forêt jongle entre zones à l'air sauvage et aires très fréquentées. Sa superficie est si importante, et son relief raviné au sol comme en sous-sol est fascinant!

    Je me suis toujours demandé à quoi pouvait ressembler sa traversée avant le comblement des "Fonds de Toul" pour la construction de la route Nancy-Toul...

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