vendredi 15 juin 2012

Un samedi à Vaucouleurs et un peu autour aussi

Une visite organisée par Anthony est toujours enrichissante et conviviale. C'est donc sans hésiter que nous nous sommes inscrits à celle du samedi 9 juin autour de Vaucouleurs.



Rendez-vous place de la mairie où Jehanne, bon pied, bon œil, est prête au départ sur son fier destrier. Jolie statue rescapée et rapatriée d'Algérie tout comme notre brave sergent Blandan à Nancy. Il y a un marché dans la ville Johannique où une tonitruante vilaine musique accompagne notre visite au cours de laquelle les haut-parleurs sont comme par hasard placés à proximité de nos stations, couvrant la voix des guides. En contrepartie, la rue barrée permet à notre groupe de déambuler et de s'agglutiner au milieu de la chaussée sans craindre les voitures. Pour une fois que la cité est animée, on ne va pas s'en plaindre. Nous découvrons des maisons de caractère dont l'architecture témoigne de la richesse hélas passée de Vaucouleurs, comme par exemple cette étonnante caisse d'épargne style Art Nouveau. Beaucoup d'édifices sont négligés ou mal restaurés. Beaucoup sont à vendre et il semble évident que les acquéreurs ne se bousculent pas. Notre circuit dans des ruelles méconnues dont les noms témoignent des activités d'autrefois : rue du Moulin, des Tanneurs... nous permet de situer les fortifications dont il reste de belles traces. La cité a un passé historique et industriel de qualité. Elle ne demanderait juste qu'à se réveiller.
Visite un peu rapide, mais ayant pour but de donner l'envie de revenir à ceux qui découvrent les lieux : nous sommes attendus au musée et à la mairie. Nous visitons alternativement ces deux lieux, guidés par une conservatrice jeune et très dynamique (qui nous a inévitablement dit plusieurs fois "il faut savoir que..." comme tous les guides !) et par un adjoint très érudit. Le premier lieu nous dévoile Jehanne sous son aspect guerrier (complémentaire à l'image plus mystique Domremoise - il n'y a pas concurrence entre les deux localités nous dit-on) au travers de statues, dessins, objets... tous des originaux. Le second, nous fait découvrir le tableau de Scherrer qui n'a rien à envier à un quelconque tableau de Friant par l'intensité dramatique qui s'en dégage, ni aux tableaux de la Renaissance par la rigueur de la composition.
Grimpette ensuite par des escaliers escarpés qui offrent au passage une vue panoramique sur la vallée de la Meuse par-dessus une belle perspective sur les toits de la cité. Arrivés au site castral à l'architecture pas très heureuse, nous nous dirigeons vers la chapelle via l'incontournable et célèbrissime porte de France dans les pas d'un certain ex-président grâce à qui la sécurité des escaliers est aujourd'hui assurée. Un regard en passant sur le tilleul classé récemment "arbre remarquable" et dont le cheval de Jehanne aurait brouté les feuilles… en février. Y a plus de saisons disait-on probablement déjà en 1429 !
L'intérieur de la chapelle néo-gothique n'est pas sans intérêt surtout par ses vitraux. J'y ai même dégoté un chardon inespéré ! Nous n'aurons pas pu visiter la crypte de N.D. des voûtes pour cause de préparation d'un spectacle.
Je quitterai Vaucouleurs sans mes jeannettes, friandises à base de chocolat, noisettes et caramel au miel bien tentantes dans la vitrine du boulanger devant lequel nous ne sommes hélas pas repassés !






C'est sans covoiturage, puisque nos ne reviendrons pas à Vaucouleurs, que nous nous rendons en convoi au joli village de Maxey-sur-Vaise pour le repas à la ferme auberge "Aux berges de la Vaise". Adresse que je ne peux que conseiller car le repas était aussi succulent que son prix était raisonnable, et, détail essentiel, le petit gris de Pays de Meuse valait tous les côtes de Toul AOC de ma connaissance. L'accueil au son d'un petit limonaire portable au décor naïf manœuvré par notre hôte donnait une note musicale agréable à notre arrivée.
Entre deux bouchées d'une succulente salade lorraine puis d'un poulet à l'estragon qui n'avait de toute évidence pas été élevé en batterie, nous avons pu faire la conversation avec les voisins de tables que le hasard avait placés à côté de nous. Ce fut l'occasion d'apprendre à ceux de gauche qu'il y avait eu aussi des faïenceries prestigieuses à Toul, qu'Auguste Majorelle y avait excellé (j'ai oublié Cyfflé) que les poêles... etc. Quand les messins situés à notre droite ont critiqué la tristesse de la Meuse où il n'y aurait rien à faire, j'ai cru que ma voisine d'en face allait s'étouffer avec sa pomme de terre au fromage blanc. Elle qui nous vantait avec sa voisine les charmes Barisiens et le bénévolat au spectacle de Verdun.

Le soleil commence enfin à chauffer quand nous nous dirigeons vers l'église fortifiée de Champougny...


...puis, quelques kilomètres plus loin, au cimetière du Vieil Aître où la chapelle nous dévoile les secrets de ses vieilles fresques dont celle la plus connue des 3 morts et des 3 vifs.


Le clou de l'après-midi est la visite du château de Chalaines devant lequel nous sommes passés tant de fois, mais qui se cache derrière de hauts murs. Le couple de châtelains fort sympathiques nous accueillent et nous guident dans leur propriété qu'ils restaurent avec passion depuis quelques années. Ils nous en content l'histoire et les énigmes, les traces cachées d'un château antérieur, son utilisation en école, en hôpital de guerre, en église lors des aléas malheureux de l'Histoire de Chalaines.
La cerise sur le gâteau est le superbe pigeonnier, classé lui aussi monument historique, dans lequel j'ose grimper par l'échelle, vainquant mes appréhensions et mon vertige... mais c'eût été dommage de ne pas le faire !
Par discrétion, je n'ai pas fait de photos au château et Lupa a oublié de me donner celles qu'il a faites dans le pigeonnier avant de les mettre à la corbeille !
Désolée, donc, si le partage de cette visite se termine picturalement en queue de poisson.

Merci à Anthony et à Noormane, les organisateurs/guides.
Merci à la conservatrice dynamique du musée Johannique pour la présentation de son beau musée.
Merci à l'adjoint qui nous a détaillé le tableau de Scherrer, présenté le site castral et sa chapelle et qui est même sorti des murs de Vaucouleurs pour nous présenter l'église de Champougny et le site du vieil astre à Sepvigny.
Merci aux propriétaires de la magnifique demeure de Chalaines pour nos avoir présenté en détail leur beau domaine avec autant d'enthousiasme que de simplicité.

Pour en savoir plus sur le château de Chalaines, cliquer ici et ici.

1 commentaire:

  1. superbe reportage
    le département de la Meuse récèle tant de richesses ignorées !

    j'ai beaucoup aimé vos descriptions des lieux visités et dans la forme et dans le fond

    vivement d'autres lieux

    cordialement

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