lundi 30 janvier 2012

De Boviolles à Nasium - Des Forges-de-Naix

Nous y voilà : Naix-aux-Forges, lieu-dit Les-Forges-de-Naix... derrière le château. Quelques bâtiments encore en bon état mais vides de toute installation, sont encore dans la propriété, d'autres à l'extérieur, que je ne suis pas allée voir de près, sont en mauvais état.
Un chenal dans le parc alimente encore une turbine qui ronfle comme un moteur bien graissé. Le trop plein du bief est régulé en deux endroits par 2 vannes, une à l'entrée du parc l'autre juste avant la turbine. L'endroit est humide et bien joli, mystérieux. Quelques peupliers y ont été plantés récemment. Ils devraient y trouver leurs aises et assainir le terrain à proximité du pigeonnier.




Les bâtiments des forges : quelques beaux restes.



Le déversoir en amont du bief et sa vanne.
Joli pont en pierres sèches. Les 2 grandes pierres qui constituent le parapet (soit 4 au total) sont taillées en coin.

Mam' sub-encyclopédique :

Les premières traces de travail du fer ont été observées sur le très proche oppidum de Boviolles. On y aurait coulé le bronze (monnaies) et travaillé le fer (fourreaux d'épées)...


Reconstitution du mur qui barrait l'oppidum de Boviolles
(Photo de janvier 2011)

Puis les Leuques sont descendus de leur promontoire, descendu la Barboure pour construire une de leurs capitales sur l'autre rive de L'Ornain, après la confluence. Cette cité deviendra la grande cité gallo-romaine de Nasium qui aurait eu jusqu'à 20 000 habitants. D'après les historiens, mais ils n'ont pas définitivement tranché, Nasium aurait précédé Tullum (Toul) jusqu'au milieu du 1er siècle. Je les laisse trancher, n'ayant que peu de compétences dans ce domaine.
Quoi que, à mon humble avis, quand ils sont arrivés, les romains, le travail du fer devait avoir plus d'attraits pour eux que nos coteaux ensoleillés du Toulois dont ils ne pouvaient tirer de leurs vignes qu'une mauvaise piquette ! Quoi que, pour l'entretien de leurs armes...
Sinon, je ne sais pas si on a des traces d'une quelconque activité métallurgique dans le coin après l'époque romaine. Il ne semble pas qu'il y ait eut d'études sur le sujet qui ne mobilise pas les foules d'historiens, pas plus que les actuels autochtones. S'il en est un, peut-être se manifestera t-il ? Toujours est-il qu'on trouve la création des forges telles que l'industrie moderne les conçoit au début du 18ème siècle. C'était une forge domaniale qui utilisait le bois des forêts royales et un minerai extrait à Biencourt-sur-Orge situé à 7 ou 8 km au sud. La forge, propriété successive de Nicolas Bailly, Lepage, Stanislas Demimuid, les familles Paillot, Bradfer, Burnel.... Il y eut 200 ouvriers et on y a fabriqué des armes, du fer de guerre, puis des objets plus pacifiques (gargouilles, tuyaux, taques....). L'activité cessa définitivement en 1975.
Quant au minerai de fer, il ne provient pas de la minette car nous sommes ici sur des couches terminales du jurassique, à la limite avec la base du crétacé. Le minerai, exploité en "mines" ou "minières", pourrait être issu d'un paléo-karst, ou d'une couche de glauconie ? La notice de la carte géologique que je ne possède pas (*) ou quelque géologue de passage donnerait peut-être la solution.

Aujourd'hui, il n'y a plus guère que de 200 habitants à Naix dont quelques uns dans les deux immeubles de "la cité", sous-entendu "des forges ". Il y en a environs 16 000 à Toul mais là, les évêques y sont un peu pour quelque chose. Quant aux Toulois, même si beaucoup sont férus d'histoire, ne leur parlez pas de Nasium capitale des Leuques ! Ils feignent même d'en ignorer l'existence. Pourtant, même si vous ne croyez pas aux fantômes, je puis vous affirmer que les romains, ils reviennent tous les ans à Naix-aux-Forges !

Ces quelques recherches ont pour source le site "Nasium", un site sur la fonte d'art, Persee.fr, le forum Passion Histoire (**) et quelques renseignements glanés à droite, à gauche.
Merci à cirta pour les noms des propriétaires des forges, hauts-fourneaux et du château. Ses sources sont dans ses commentaires de mes précédents billets sur Naix.

(*) Carte géologique au 1/50 000ème - Joinville 265 - BRGM
(**) Je t'ai reconnu, Glypticus !

2 commentaires:

  1. Des données intéressantes sur les forges de Naix alors domaine de l’Etat ( ancien régime), du temps du bail de 30 ans (à partir du 20 février 1881, édit en conseil du roi) attribué à Jean-Baptiste Vivault. Nous sommes donc avant la vente des forges à Henry Lepage (vente le 28 Germinal An VI (17 avril 1798) puis à Charles Jean-Baptiste Henrionnet (1809-1815), puis à Pierre Paillot-Frambeaux (1816),…
    Leurs fonctionnement et approvisionnement …. dont celui du minerai venant de Saint-Amand voisin.
    L’ouvrage : Description des gîtes de minerai et des bouches à feu de la France par M. le baron De Dietrich (An VIII- 1799/1800)
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k43755q/f546.image
    (page 503 et suivantes)

    cordialement

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  2. Article sympa, mais très évasif et poético-philosophique sur les ressources minières...
    Saint-Amand est effectivement plus proche que Biencourt.
    Il devait y avoir des ressources proches de Boviolles, car à l'âge du fer, on ne s'embarrassait pas avec les problèmes de transport des matériaux lourds. Déjà celles de Saint-Amand ?

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