mercredi 12 octobre 2011

Déjeuner à l'Excelsior, mon cher...








Non, les décors ne sont pas "de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell". Les décors, pour ceux qui ne le sauraient pas, sont de l'Ecole de Nancy, créés il y a tout juste un siècle par Lucien Weissenburger et Alexandre Mienville (architectes), les ateliers Majorelle (aménagement intérieur), Léopold Wolf (sculptures), Jacques Gruber (vitraux).
Les costumes, très d'époque : costume noir au chic désuet, chemise blanche stricte, nœud papillon, grand tablier, selon...




On l'appelle familièrement" l'Excel". En 40 ans, je suis passée bien des fois devant en zieutant les tablées de touristes et de costumes-cravatés à l'intérieur ! Avec l'idée qu'il faudrait tester un jour... Pour voir !
Certes, j'y avais déjà fait quelque pause pour un café, un vin chaud ou une bière selon l'heure et la saison, m'y plaignant de la lenteur du service et de l'impression de me faire virer quand, à l'approche de l'heure du service du soir, les serveurs mettaient le couvert sur les tables autour de nous.

Et puis voila que A******, arrivant à la gare de Nancy vers 13 heures 45 il y a quelques semaines, et à qui on avait proposé de manger sur place, a émis l'hypothèse de déjeuner à l'Excel'. Bonne idée, c'était l'occasion...

Nous réservons en passant juste après nous être stationnés comme d'habitude derrière la fac de droit. Le service de midi bat son plein et le personnel affairé prend rapidement note de notre réservation avec le sourire.
- Pas de problème, m'sieur-dame !

Quand nous arrivons, le coup de bourre s'achève et la majorité des clients commence à partir...
Je me cale sur la banquette centrale à côté de mon fiston, monsieur en face de nous. Jolie table garnie d'une impeccable nappe blanche, serviettes en tissu, banches également, vaisselle sobre et couverts non made in IKEA...

Nous nous sommes accordés tous trois sur une choucroute au poisson. Plat unique qu'on nous apporte dans un délai raisonnable, servi dans une coquelle en fonte.
- Faites attention, c'est très chaud !
Appétissant.
Délicieux !
Garniture de lotte, saumon, haddock et, concession à la Lorraine, une tranche fine de lard autour de belles noix de Saint Jacques dodues en brochettes. Le tout sur un lit de choucroute accompagnée de petites pommes de terre et, comme il se doit pour une choucroute "de la mer", d'une sauce moelleuse à base de crème et de beurre.
Rondelle de citron incontournable.
Petit pain à point croustillant.
Un petit Sancerre pour pousser le tout dans le gosier qui sera aussi ravi que le palais par cet accord parfait.

Au dessert, je n'ai pas besoin de consulter la carte. J'avais repéré le "Tout Nancy"...
- Madame connait la maison !
... où quelques mirabelles donnent une note locale à une glace subtilement meringuée ne provenant pas de chez Miko.
Mes compagnons ont opté l'un pour un dessert chocolaté, l'autre pour une Tatin de figues.
Petit café serré avec sa châtine et son inévitable bergamote de Nancy... que je délaisserai comme d'hab'. J'ai honte, mais je n'aime pas cette trop doucereuse confiserie !

Nous ne nous attardons pas plus que de raison. Croisons en partant une petite dame, caricature de la bourgeoisie nancéienne, fardée comme un Pierrot, tout d'écarlate vêtue, qui arrive en ce lieu mythique. Elle a rendez-vous avec ses copines. Elles vont là passer l'après-midi entre amies, à musarder devant un thé ou une infusion accompagné de quelque gourmandise sucrée... c'est ça, l'Excel' !

Elle est pas belle la vie ?

6 commentaires:

  1. Eh bé, vu comme ça, oui,elle est plutôt belle la vie !

    RépondreSupprimer
  2. Raaaahhh, ça fait rêver... (Et quand on pense que le Dédé R. - ou son cabinet ? - avait voulu raser l'endroit lors de la construction de la tour Thiers.)

    M'enfin, un lieu où il est toujours plus qu'agréable, avant le train, de boire une dernière mirabelle avant de quitter la Lorraine.

    Du coup, la prochaine fois, on y mangera !

    Et hop...

    RépondreSupprimer
  3. C'était pas le Dédé qui voulait raser tout le quartier, mais Marcel Martin. Il y a perdu sa place, son unique mandat (1970-77) n'ayant pas été renouvelé.
    Puis il y a eu Claude Coulais et enfin le Dédé, depuis 1983.

    RépondreSupprimer
  4. J'étais pas bien sûr (d'où les parenthèses). Et merci pour les éclaircissements historiques.

    Mais n'empêche, donc, que y a bien des gens qui ont voulu rasé cette affaire....

    RépondreSupprimer
  5. Humm... ça donne envie !
    Moi aussi je suis passée devant une paire de fois en étant bien tentée (surtout en hiver !). Mais jamais rentrée. Mon homme n'est pas fan des brasseries... Mais quand même, un jour... j'irai !

    RépondreSupprimer
  6. Il va y avoir de plus en plus de monde à l'Exelç : moi aussi il va falloir que j'y retourne !

    RépondreSupprimer

Dis-moi voir ?