Les carrières de calcaire sont caractéristiques de Pierre la Treiche, d'où certains veulent bien croire que la localité tire son nom. Mais rien n'est moins sûr ! Je ne trancherai pas, l'hypothèse est séduisante.
Quoi qu'il en soit, on y a exploité le calcaire comme matière première pour l'industrie de la soude. Chargé sur des péniches, il était transporté jusqu'aux usines Solvay de Dombasle où il servait à fabriquer la soude à partir du sel, selon le procédé Solvay très résumé ici :
CaCO3 + 2NaCl --> Na2CO3 +CaCl2
Soit Calcaire et sel donne Carbonate anhydre de sodium et Chlorure de Calcium – déchet valorisé comme couche routière hors gel.
Le carbonate est caustifié avec de la chaux :
Na2CO3+Ca(OH)2 --> CaCO3+2NaOH
Les carrières de Pierre-la-Treiche sont aujourd'hui abandonnées, mais pas sans intérêt géologique, botanique ou faunistique !
Quelques photos de la petite carrière du Chanot. L'ancien front de taille, actuellement en phase d'éboulement, montre encore quelques jolies stratifications entrecroisées. Il s'agit de calcaires du Bajocien supérieur, l'oolithe à
Clypeus ploti (fossiles d'oursin qu'on peut encore y trouver) surmontée de l'oolithe miliaire supérieure, très gélive.
Avec un peu de chance, on peut dénicher quelques géodes de calcite dite "dent de cochon".
La flore y est très riche en espèces rares et Lupa y a fait un inventaire assez précis qui devrait conduire au classement de la carrière en ZNIEFF et ENS54. L'argument essentiel à ce classement n'est pas la richesse en Orchidées ni la présence de diverses gentianes, mais principalement le découverte de plantes d'éboulis mobiles dont l'
Iberis amara et les
liondents d'éboulis.
Il n'y a que la municipalité à ne pas se montrer enthousiaste vis-à-vis de ce projet !
(Gentiane ciliée)
Côté faune, il y a du Lézard des souches, reptile protégé. L'occurrence d'une colonie d'
Homo sapiens semble confirmée par quelques traces de feu et des reliefs de festins.
(Merci à
Lupa pour son aimable collaboration "chimistique" et botanistique)
(26 octobre 2010)