"Le premier marron qui tombe, pensa François, cette fois, c'est la Rentrée…"
Notre prison est un royaume -Gilbert Cesbron
Effectivement quand la Rentrée avait lieu le premier octobre, le marronnier en était un signe avant-coureur !
L'arbre explosait alors son feuillage doré dont on collectionnait quelques jolies feuilles dans le dictionnaire, entre deux pages de papier journal. Les marrons luisants grossissaient les poches des écoliers. Destination quelque bataille de marrons ou, avec l'ajout d'allumettes, bricolages animalier ? Tout dépendait que l'on fut écolier ou écolière, sage ou turbulent, solitaire ou membre d'un clan ! Dans le village meusien de mon enfance, les marronniers régnaient sur deux rangées tout autour de la place devant la mairie-école. Ils abritaient nos jeux de billes ou des quatre coins, nos rondes enfantines, nos causeries juvéniles, servaient de balises pour nos slaloms à vélo, d'abri sous la pluie dans l'attente de l'ouverture de la classe ! L'un d'eux sur lequel on tapait vigoureusement le chiffon de tableau crayeux (on faisait "le service" tous les matins, à tour de rôle) était trahi par son écorce blanchie comme à la chaux.
2 septembre 2008 : Toul, bord du canal à Valcourt...
... aux silos...
... parking de la Michonnette...
... sur les promenades
Cette année encore, nous ne verrons pas jaunir le feuillage des marronniers qui rouille déjà tristement depuis le mois de juillet et sèche sur place ! Et pourtant, les vieux marronniers de Toul, ceux des promenades, ceux du parking de la Michonnette, ceux des rives du canal à Valcourt sont chargés de marrons à la bogue bien verte, aux piquants vigoureux, qui ne tombent pas encore.
Ailleurs, les colchiques épanouis depuis quelques jours annoncent la fin de l'été ! Ils faisaient la tristesse de belle-maman et avec les enfants, nous prenions un plaisir pervers à lui signaler l'éclosion des premiers individus précoces, parfois dès la mi-août !
Nous sommes au début de septembre et la Rentrée vient d'avoir lieu !