C'était une froide nuit de décembre. Les quelques degrés sous zéro qu'affichait le thermomètre étaient amplifiés par une petite bise quasi polaire ! Je marchais dans une ville inconnue, hostile et déserte, éclairée seulement par les lueurs orange de quelques réverbères, filtrées par une brume à l'âcre odeur soufrée. Soudain près de moi, une lueur vive et un grondement infernal me firent soupçonner la présence de quelque monstre malveillant.
L'Archange qui est en moi, Saint Michel, bien sûr, s'éveilla aussitôt et une lutte acharnée s'engagea. J'eus fort à faire car des lutins diaboliques sortis de derrière le giratoire vinrent aussitôt à la rescousse du démon.
Je m'en suis sortie cependant très honorablement malgré quelques contusions. Mon menton ressemble à celui de Barbe Bleue et commence à se rapprocher de celui de Barberousse. Ma main droite luit au recto du rouge de l'éosine réparatrice et de celui plus terne de multiples éraflures. Le verso de l'annulaire de la même main présente une teinte indigo d'un plus bel effet. Même camaïeu sur mon genoux droit ! Quant à ma cheville gauche, légèrement enflée mais très douloureuse, elle rejette ses miasmes sanguins sous forme d'un croissant de lune violacé qui en souligne la malléole externe d'une élégante courbe.
Je regagnais dignement, bien qu'en claudiquant, la voiture qui m'attendait un peu plus loin dans le noir. Lupa, seul témoin, pourra confirmer combien le combat fut âpre, mais hélas, du "monstre" je n'ai réussi à fixer que quelques "vilaines" images !
Je suis confuse de ma méprise et d'avoir combattu par erreur un saint, du nom de Gobain, mais qui, j'en suis sûre, renaîtra bientôt de ses cendres.
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