mercredi 26 août 2009
En Meuse
La Meuse fut douce à mon enfance. J'ai passé les merveilleuses années de la communale sur les rives de l'Orne. À Buzy, la rivière n'est encore qu'un ruisseau, mais avec des trous suffisamment profonds pour que j'y apprenne à nager, entre les roseaux et les nénuphars.
Parisienne de naissance, j'adoptais sans crainte la compagnie des vaches dont le nombre était plus élevé que celui des habitants. C'étaient alors exclusivement de belles vaches noires et blanches de race "frisonne" auxquelles on ne coupait pas encore les cornes. Je dis avec fierté que j'ai gardé les vaches, bien que ce soit partiellement inexact : mes amies étant en majorité des filles de cultivateurs, je les accompagnaient quand elles gardaient leur petit troupeau familial sur les pâquis communaux non clos. Parfois, nous "allions aux vaches". Celles-ci étant traites deux fois par jour, il fallait aller les chercher au pré pour les ramener à la ferme où avait lieu la traite, quelques fois encore manuelle. Puis les reconduire au pré. Pendant les vacances, c'était le rôle des enfants. Nous y allions à plusieurs car le plus dur était d'empêcher le troupeau de descendre dans l'Orne où elles se rafraichissaient les pattes avec délices et d'où il était très difficile de les faire sortir. Nous n'avions pas toujours le droit d'emmener le chien de la ferme, pourtant il était une aide précieuse. Sa technique qui consistait à s'accrocher à la queue de bêtes était d'une redoutable efficacité !
Je n'ai jamais su si c'était à cause de la race des vaches que beaucoup de familles du village s'appelaient "Frizon" ?
(Ourches 55 - août 2009)
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