Gérardmer

Il parait que c'est la perle des Vosges ! Un cœur de ville reconstruit après la libération entouré de maisons éparses accrochées partout à la montagne. La bourgade est un peu déserte en cette fin d'après-midi, même la rue François Mitterrand qui regroupe toutes les crêperies et pizzérias de la ville est calme et un bistro tranquille y propose une "bière des Hauts" pas désagréable. C'est drôle de se rappeler que c'est dans un troquet de cette rue (comment s'appelait-elle alors ?) que nous avons appris en mai 1981 l'élection de François Mitterrand !

Inévitable balade près du lac où nous dégustons sur l'herbe notre pâté et notre incontournable gâteau de semoule des soirs vosgiens, sauf que d'habitude, c'est plutôt emmitouflés dans des gros pulls sur les crêtes ou dans les vignes trop tôt à l'ombre sur le versant alsacien. L'affluence se traduit par quelques joggers, quelques poussettes, quelques photographes. Les chiens partageraient volontiers notre collation, ce qui sera prétexte à un échange de propos avec leurs gracieuses propriétaires à l'accent étranger. Elles ne diront pas que les lorrains sont froids, contrairement à l'eau du lac où les nageurs sont en combinaisons et les rares pataugeurs grelottants. La vedette du "tour du lac" passe non loin et son commentateur nous apprend qu'il y a eu cet hiver 1,30 m de glace, générée et entretenu par une quarantaine de jours de gel. Le sotré d'ici ne risquait pas d'y engloutir les patineurs !

La rive embaume du parfum mielleux des vieux tilleuls tardifs et des senteurs suaves et entêtantes des sureaux en fleurs. Le coucher de soleil scintille sur la surface lisse de l'eau comme une nuée d'étoiles et c'est bien joli, même si c'est très différent d'un coucher de soleil sur la mer !