Nous avions déjà bravé cette contrée sauvage lors d'une expédition courageuse en août l'an dernier. (Récit de l'aventure
à lire ici). Conscients que nous étions passés à côté de plein de trésors, nous avons organisé cette année une seconde expédition estivale pour traquer animaux sauvages et fleurs rares, la période étant favorable à une telle exploration.
Prévoyant que les risques que nous allions encourir seraient encore plus grands que l'an dernier, nous avons laissé les moussaillons au port et décidé de tenter l'exploit juste tous les deux,
Lupa et moi.
Partis au petit matin dans une atmosphère étouffante, nous avons fait un détour technique par
Arches : la saison de la Wahlenbergie étant ouverte.
La chaleur torride s'amenuisait heureusement au fur et à mesure que nous prenions de l'altitude. Nous sommes enfin parvenus dans un des secteurs les plus sauvages de la montagne pour l'heure du déjeuner que nous avons bientôt tiré du sac et rapidement englouti à l'abri des prédateurs avides. Puis nous avons poursuivi notre chemin sur un sentier étroit et désert.
Peu de traces humaines, sinon quelques installations bizarres que nous avons identifiées comme étant une piste d'atterrissage secrète pour extra-terrestres
Il y avait d'ailleurs un étrange vaisseau spatial posé sur un sommet lointain.
Plus loin, nous avons découvert les traces d'une ancienne civilisation qui ne devait pas être très pacifique.
Nous avons marché pendant des heures sans rencontrer âme qui vive.
Prudente, je marchais toujours dans les pas de Lupa qui ouvrait la marche. On en conclura judicieusement que je fermais la marche, prenant le risque d'être attaquée par l'arrière !
La neige nous ayant surpris près d'un haut sommet, nous avons dû faire demi-tour pour redescendre à une altitude aux conditions météorologiques plus supportables.
Avant de retrouver des traces de vie humaine, il a fallu traverser des hêtraies touffues et sombres, presque impénétrables,
mais qui heureusement nous dissimulaient à la vue de méchants oiseaux bien disposés à nous attaquer dès que possible.
Parvenus près d'un lac dans une vallée isolée, nous avons partagé un repas frugal proposé par une tribu primitive qui vivait sur ses rives.
Quelques spécialités à base de porc grillé nous furent proposées, accompagnées de tubercules râpés et frits. Ce légume rustique est particulier à la région et constitue la base de l'alimentation locale. Nous avons terminé par quelques "brimbelles", nom donné par la tribu à un fruit très comparable à nos myrtilles, merveilleusement cuisinées par les femmes que nous avons juste entraperçues, dans leur costume traditionnel.
Avec cela, nous avons bu un délicieux élixir doré et clair, délicatement fermenté, dont le nom sonne curieusement à nos oreilles lorraines. Boisson qui semblerait être importée d'une région voisine par un trafic plus ou moins hasardeux à travers la montagne.
Il faisait encore chaud quand le soleil a donné au lac et au ciel des teintes chatoyantes nous indiquant qu'il était grand temps de regagner notre camp de base.
Avant de quitter ces lieux ma foi fort accueillants, nous avons dû pratiquer un curieux rituel qui consiste à insérer une carte dans une drôle de boite où il fallut taper sur des touches, en échange de quoi la boite nous éjecta un petit bout de papier en souvenir.